Saint Eugend – Saint Patron de Nâves-Parmelan
Fête de Saint Eugend (ou Saint Oyend) le 1er Janvier
Saint Oyend fait partie des « Saints Pères du Jura ».
Il fut le 4ème abbé d’un des premiers monastères d’Occident fondé dans le Haut-Jura au début du Vème siècle par deux religieux originaires de la région, Romain et Lupicin, sur l’emplacement d’un établissement gallo-romain sans doute déserté, un éperon entouré de montagnes qui s’appelait alors Condadisco, du celte Condat = confluent.
Saint Oyend contribua grandement au rayonnement spirituel et temporel de son monastère qui devint le siège d’une principauté qui couvrait tout le Haut-Jura et fut dès lors connu sous le nom de Saint-Oyend-de-Joux, tout comme le bourg qui s’était formé à proximité.
Les pèlerins, déjà nombreux à venir révérer les reliques des saints pères du Jura, se multiplièrent à partir du XIIème siècle, date à laquelle on releva à grand renfort de publicité le corps intact d’un abbé mort quelques 600 ans plus tôt, Claude dont le culte se répandit dans toute la province et bien au-delà – le roi de France Louis XI en était un fervent dévot.
L’abbaye qui avait adopté la règle bénédictine et la ville commencèrent à être désignées par le nom de Saint-Claude. L’imposante cathédrale, ancienne église abbatiale, fut érigée entre les XIVème et XVIIème siècle. Le nom de Saint-Claude s’imposa définitivement au cours du XVIIème siècle, alors que l’abbaye, tombée en décadence, s’acheminait vers sa sécularisation, réalisée en 1742. L’évêché de Saint-Claude existe toujours, bien que son siège ait été transféré à Lons-le-Saunier. La ville de Saint-Claude est aujourd’hui plus connue pour ses pipes de bruyère dont elle eut longtemps l’exclusivité.
Le nom de Saint-Oyend-de-Joux perdit ainsi de sa notoriété avec celle grandissante de Saint Claude.
Et Nâves, direz-vous ?
Au 19ème siècle, l’église paroissiale de Nâves située au cœur de l’actuel cimetière, fut victime d’un très grave incendie qui la détruisit presque totalement. Il fut décidé de construire une nouvelle église, à l’emplacement actuel.
Les paroissiens avaient-ils perdu foi en leur ancien Saint Patron pour souhaiter en changer ? Le curé de l’époque ou certains paroissiens érudits connaissaient-ils l’histoire du glorieux abbé ? La vie monastique et sa rigueur étaient-elles alors un chemin de sanctification « la mode » ? On ne sait pas vraiment pourquoi la nouvelle église paroissiale fut consacrée à Saint Eugend, comme on l’appelle plus couramment par chez nous.
Comme l’attestent les documents paroissiaux, la fête paroissiale, la vogue, fut dès lors célébrée les 2ème ou 3ème Dimanche de Janvier, c’est à dire le premier Dimanche « ordinaire » qui suit l’Epiphanie.
Dans les dernières décennies, la vogue étant de moins en moins reliée au Saint Patron de la paroisse, la fête communale fut repoussée plus tard dans l’année, sans doute pour profiter de conditions climatiques plus adaptées aux réjouissances collectives.
Mais cela est une autre histoire …
Rédigé par Hélène Jacquot Riez
Communiqué en 2003
Saint Eujend ou Oyend, abbé de l’abbaye de Condat (Sur le Monjoux en Jura) est né en 450. Disciple de Saint Romain et de Saint Lupicin, moine d’une piété remarquable, mortifié, charitable pour les malades, il reçut le don des miracles et le pouvoir de chasser les démons. Il mourut le 1er Janvier 510. Son culte fut reçu au VIIIème siècle, l’abbaye de Condat pris son nom d’Oyend qui fut remplacé au XIIIème siècle par celui de Saint Claude.
Saint Eujend est le patron de la Paroisse de Nâves-Parmelan en suite des relations de cette cure avec le monastère de Saint Claude.
Recherche effectuée par Monsieur l’Abbé Greffier
Communiqué en 2005